C’est indéniable : le transport actif est de plus en plus populaire dans les villes du monde entier. À Montréal, l’engouement pour le vélo croît rapidement, et nous sommes nombreux à nous en réjouir. Avec les multiples voies réservées à la pratique de ce mode de déplacement, c’est aujourd’hui plus sécuritaire que jamais de se promener sur deux roues dans la métropole. Mais une crainte subsiste parmi les cyclistes urbains : celle de se faire voler sa monture, même lorsqu’on la sait pourtant bien attachée à un poteau ou à un parcomètre. Et c’est exactement ce problème que la startup LockedPedals, récipiendaire d’une mention au Prix Jalon de la mobilité 2020 dans la catégorie Entreprise en démarrage, veut résoudre.
Déjouer les voleurs
Bassem Ghaly est un étudiant de troisième année en génie mécanique à la Polytechnique. En plus de mener ses études, il planche sur une invention qu’il a baptisée LockedPedals. Et son projet est en bonne voie de devenir un joueur important dans l’univers du vélo. Prise en charge par l’incubateur Trajet-m, l’entreprise développe une technologie qui permet de verrouiller les pédales de sa bicyclette.
L’idée est simple. Et c’est ce qui la rend si attirante : Bassem a mené un sondage auprès de 750 cyclistes urbains, et pas moins de 87 % d’entre eux ont affirmé qu’ils seraient intéressés à se procurer une bicyclette pourvue d’une telle technologie si elle était disponible. Le fonctionnement de LockedPedals repose sur l’idée qu’un vélo est impossible à revendre lorsqu’il intègre le mécanisme. On s’attaque donc, de façon ingénieuse, au motif du vol lui-même. Si le voleur n’est pas déjà au courant de l’existence de LockedPedals, il réalisera bien vite qu’il n’est pas en mesure de rouler avec sa prise. Et plus la technologie sera connue, plus les brigands s’abstiendront même de tenter quoi que ce soit sur un vélo qui en porte la mention, car sans possibilité de revente, il n’y a aucun intérêt à commettre le larcin.
De Montréal vers le reste du monde
Bassem et son équipe attendent actuellement l’obtention de leur brevet pour la technologie qu’ils ont créée. « Il ne faudrait pas minimiser l’apport de Polytechnique dans notre projet, souligne le jeune entrepreneur. L’institution nous aide beaucoup, tant au point de vue des ressources que de la vision expérimentée. »
L’objectif de la jeune pousse est de faire sa place dans l’écosystème du vélo sans concurrencer les joueurs existants. Bassem insiste sur le fait qu’il ne veut pas que LockedPedals produise des bicyclettes ou des cadenas, mais bien une technologie qui vient les compléter à merveille. « Il y a déjà des fabricants qui font d’excellents produits, explique-t-il. On est à l’étape d’entrer en contact avec eux et de leur faire connaître notre offre, en espérant qu’ils en saisissent la pertinence et soient intéressés à intégrer LockedPedals à leurs vélos. On voit notre technologie comme un ajout à ce qui se fait déjà, comme la dernière pièce du puzzle visant à résoudre le problème du vol. »
Le marché potentiel de LockedPedals est extrêmement large. En fait, il n’a à peu près aucune limite, la bicyclette se pratiquant un peu partout dans le monde. Bien que les coûts de production soient actuellement élevés pour les prototypes que Bassem et ses collègues font faire en petite quantité, ils ont bon espoir de pouvoir démocratiser leur invention et de la produire à coût réduit lorsque les quantités demandées seront importantes.
Les voleurs n’ont qu’à bien se tenir, car dans un futur proche, il se pourrait qu’ils doivent se chercher une nouvelle source de revenus!
LockedPedals fait partie des startups sélectionnées au sein de la « Vitrine synergique en mobilité durable ». Ce programme d’accompagnement personnalisé, développé par Jalon et soutenu par le MEI, a pour objectif de valoriser les startups en créant des conditions favorables de visibilité, de synergie et de croissance dans l’écosystème québécois de la mobilité durable. Dans ce cadre, Jalon soutient la notoriété et la promotion de LockedPedals.