Portée par le dynamisme des organisations environnementales de la ville de Montréal et par son désir de continuer de travailler pour protéger l’environnement, Marine Imbert décide, quelques mois après son arrivée au Québec, avec son associée Mounia Lansade, de contacter une startup française pour proposer à ses dirigeants d’en lancer la branche canadienne, à Montréal d’abord. Cette entreprise, c’est OuiHop’, une application mobile de covoiturage qui permet de connecter, en temps réel et sans planification, un conducteur dans sa voiture avec des passagers dont les trajets quotidiens vont dans la même direction.
Moderniser le covoiturage en lien avec les territoires
L’objectif de OuiHop’ est d’offrir aux conducteurs une alternative à l’auto-solo dans les zones faibles en transport collectif. C’est aussi une excellente solution pour encourager l’usage du transport collectif en assurant la gestion du premier et du dernier kilomètre vers ou en provenance d’un arrêt de bus, de métro ou de train.
En 2019, OuiHop’ a lancé un nouveau service, appelé « Lignes OuiHop’ », destiné aux villes et aux sociétés de transport. Disponible sur l’application, la « Ligne OuiHop’ » a un itinéraire fixe, un horaire et des arrêts choisis par les partenaires publics, des véhicules (les voitures des conducteurs) et des conducteurs payés par trajet offert sans condition de prise de passager. Il fonctionne donc comme du transport collectif et ressemble à une ligne d’autobus mais avec la fréquence d’un métro !
Des circonstances qui incitent au changement
Au cours des prochains mois, OuiHop’ a un agenda bien chargé pour développer son offre dans la région montréalaise, et certaines circonstances pourraient accroître sa pertinence. « Il faut des événements perturbateurs comme des travaux routiers d’envergure pour que les gens changent leurs habitudes, sinon pourquoi changeraient-ils ? ils sont bien, seuls dans leur voiture ! », souligne Marine. A Montréal, nous sommes habitués aux chantiers mais les travaux majeurs de réfection du pont-tunnel Louis-Hyppolite-La Fontaine et ceux entourant la fermeture de la ligne de train de Deux-Montagnes devraient être de bonnes occasions pour OuiHop’ de faire valoir son offre.
En décembre 2019, un projet-pilote a démarré à la SAQ, dont le siège social est justement au pied de l’entrée du pont-tunnel, pour mettre en place plusieurs Lignes OuiHop’ avant le début des travaux. Utilisables par d’autres employeurs, ces lignes de transport en covoiturage devraient faciliter les déplacements des employés venus de toutes les directions et contribuer à réduire de façon significative le nombre de véhicules qui circulent dans le tunnel et aux alentours.
S’intégrer à l’offre existante de transport collectif
Pour Marine, il ne fait aucun doute qu’intégrer le covoiturage au réseau de transport collectif de la région métropolitaine de Montréal permettrait de généraliser l’usage de ce nouveau mode de transport et de voir enfin ses bénéfices sur la mobilité et sur l’environnement. Ainsi les gens pourraient avoir accès au covoiturage avec leur carte Opus et l’utiliser en complément des lignes
de métro et d’autobus.
OuiHop’ fait partie des startups sélectionnées au sein de la « Vitrine synergique en mobilité durable ». Ce programme d’accompagnement personnalisé, développé par Jalon et soutenu par le MEI, a pour objectif de valoriser les startups en créant des conditions favorables de visibilité, de synergie et de croissance dans l’écosystème de la mobilité durable et intelligente québécois. Dans ce cadre, Jalon a permis le développement d’un outil de diagnostic et de sélection des axes potentiels de covoiturage. Jalon soutient également le projet-pilote prévu avec les employés de la SAQ dans l’arrondissement Mercier–Hochelaga-Maisonneuve.