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Opportunités de modernisation et de transformation numérique du secteur du transport rémunéré 

La loi concernant le transport rémunéré de personnes par automobile (Loi 17) a été finalement adoptée le 10 octobre 2019 et entrera en vigueur le 10 octobre 2020. 

 

Au-delà des vives polémiques suscitées par certains points du projet de loi, plusieurs opportunités de transformation numérique et de modernisation du secteur du transport rémunéré deviennent possibles grâce à cette révision de la loi.

 

Registre du taxi du Bureau du taxi de Montréal

Le Registre du taxi a été mis en œuvre par le Bureau du taxi de Montréal, et est opérationnel depuis novembre 2018. Le registre, plateforme interactive qui recueille en temps réel les données sur l’emplacement et la disponibilité de tous les taxis en service, dresse un portrait global de l’offre et de la demande. Il permettra à la clientèle, par l’entremise d’applications mobiles, de réserver ou trouver en temps réel un taxi, en fonction de sa localisation. 

 

Les possibilités technologiques offertes par les applications vont permettre l’émergence de services variés destinés aux clients, axés sur leurs besoins, qu’il sera d’autant plus facile d’analyser grâce à une demande centralisée et numérique.

 

De plus, les taxis profiteront d’une meilleure visibilité face à la concurrence des plateformes comme Uber. Ils pourront optimiser leur répartition sur le territoire en fonction de la demande.  Associée à l’abolition des zones de prise en charge adoptée par la Loi 17, les retours à vide diminueront. En effet, désormais, même si le taxi opère dans une zone qui n’est habituellement pas la sienne, il pourra bénéficier de nouveaux clients par l’entremise de l’application mobile. 

 

Dynamisation de la tarification

Autre nouveauté, la Loi 17 offre la possibilité de rendre « dynamiques », en fonction de l’offre et la demande, les tarifs des courses commandées sur une application mobile. Le prix n’est donc plus fixé par arrêté ministériel, mais peut varier à condition d’informer le client à l’avance du prix maximal de la course.  

 

Cette tarification dynamique permet plusieurs avantages :

  • Combinée au développement du Registre du taxi par le Bureau du taxi de Montréal, elle favorisera le développement d’applications de réservation.
  • Elle augmentera l’offre lors des pics de demandes, et par conséquent, le service offert aux clients. 
  • Les taxis bénéficieront des mêmes avantages que les services de transport rémunéré exclusivement par application mobile (Uber, Eva, etc.) tout en conservant l’exclusivité sur les courses hélées, commandées par téléphone ou aux bornes réservées. 

 

Toutefois, cette nouveauté amène aussi son lot de défis, particulièrement dans le cas du développement d’une application numérique basée sur les données du registre du taxi. Mentionnons entre autres : 

  • Comment fédérer au sein d’une même application plusieurs intermédiaires et taxis indépendants ?
  • Comment et par qui sera gérée l’application des tarifs dynamiques ? Est-ce l’algorithme sera propre à chaque répondant, permettant ainsi une concurrence plus accrue entre les différents répondants?  Ou bien l’algorithme sera propre à une application, créant ainsi une différenciation sur la tarification au niveau des répondants ? 
  • Comment attribuer une course ou accepter une course en tant que chauffeur ? 
  • Comment la plateforme s’assurera de la qualité de service globale vis-à-vis des clients, en proposant des chauffeurs de divers horizons (qui ne sont donc pas employés de la plateforme), tout en garantissant une certaine équité entre les chauffeurs?

 

Nouveaux modèles d’affaires

L’abolition des permis de taxis permettra aussi le développement de nouveaux modèles d’affaires, qui permettront plus d’innovation et de flexibilité. Parmi plusieurs options, mentionnons celui du partage de services automobiles, valides à la fois pour les taxis et les chauffeurs du transport rémunéré.

 

Un opérateur peut alors proposer de mutualiser des véhicules entre plusieurs chauffeurs sans être contraint par la détention de permis. Les chauffeurs ont alors accès à un véhicule adapté à l’activité de transport rémunéré,  sans avoir à se soucier des contraintes annexes. 

 

Nous avons accompagné la start-up française Urban COD, qui s’intéresse à l’implantation de ce type de modèle d’affaires à Montréal. Grâce à une interface simple, les passations de véhicules entre chauffeurs se font de manière efficace et fiable. Un algorithme permet d’optimiser la transition entre les chauffeurs en prenant en considération leur planning et leur lieu de travail ou de domicile. Le véhicule devient alors un simple outil de travail sur les temps de service du chauffeur, qui ne paye que pour son utilisation réelle. Par exemple, un chauffeur peut choisir de travailler 12 heures par semaine. L’application lui proposera alors un ou plusieurs autres chauffeurs à proximité dont l’emploi du temps est compatible avec le sien. Tout est ensuite organisé dans l’application pour permettre une passation fluide. 

 

Parmi les avantages de ce modèle d’affaires, notons naturellement la diminution des coûts d’entretien et d’opération associés aux véhicules des particuliers, la possibilité de louer des véhicules à des chauffeurs indépendants, mais également une augmentation de la rentabilité et une maximisation de l’utilisation des flottes gérées par des opérateurs ou systèmes de transport. Cela favorisera aussi l’électrification des flottes, une option jusqu’à présent très coûteuse et peu rentable. 

 

Application au covoiturage 

À l’heure où nous cherchons des alternatives à l’auto-solo, l’option de covoiturage est souvent citée comme solution, là où le transport collectif ne couvre pas l’ensemble des besoins. La Loi 17 vient encadrer cette pratique, et permettre à des systèmes de transport de proposer un service de covoiturage. Pourra-t-on s’attendre à une multiplication des offres de covoiturage, afin d’atteindre un seuil critique indispensable à un service alternatif fiable ? Va-t-on voir l’émergence de plateformes agglomérant les différentes offres et demandes, tout en conservant l’indépendance des sources de génération? Comment créer des standards pour harmoniser l’offre et la demande, et proposer des services plus adaptés?  Voilà quelques défis qui attendent ceux qui choisiront cette voie.

 

Poursuivons la discussion

Jalon propose à des entreprises un programme de soutien pour leur permettre de mieux comprendre les enjeux de mobilité à Montréal, les opportunités ainsi que les partenariats possibles avec l’écosystème. 

 

Vous avez un projet en lien avec la modernisation et la transformation numérique du secteur du transport rémunéré? Contactez-nous afin que nous puissions voir de quelle manière nous pouvons faire avancer votre projet!

 

Équipe Jalon