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Les enjeux de mobilité autour des écoles : étude de cas sur une école montréalaise

Les enjeux de mobilité autour des écoles sont de plus en plus importants. Selon une étude de l’Institut de la statistique du Québec en 2005,  la part modale des élèves se rendant à l’école à pied est passé de 80 % à 40 %, au profit de la voiture individuelle et du transport scolaire. 

 

Cette augmentation des déplacements pour se rendre à l’école amène son lot d’externalités négatives (congestion et pollution atmosphérique autour des écoles, enjeux de sécurité pour l’ensemble des usagers de la route par le stationnement illégal et en double dans les débarcadères, etc.)

 

Dans le cadre d’un stage MITACS, l’étudiante à la maîtrise en urbanisme Maude Jetté-Lalonde s’est penchée sur ces questions, et plus spécifiquement en s’attardant aux problématiques de déplacement d’une école située sur l’île de Montréal.

 

Mandat

Désirant mettre en oeuvre des solutions concrètes à ses problématiques de mobilité, cette école a mandaté Jalon en février 2019, afin de fournir des recommandations et un plan d’action adaptés aux besoins de l’école pour favoriser une mobilité quotidienne durable.

 

Pour ce faire, une série de rencontres avec les intervenants (parents, professeurs, etc) ont permis de recenser une liste des enjeux et défis liés à la mobilité vers l’école, ainsi

qu’une liste de solutions potentielles existantes. Des observations terrain et des questionnaires adressés aux parents de l’école ainsi qu’aux employés ont aussi fait partie des méthodes utilisées afin d’évaluer et mesurer les pratiques de mobilité actuelles et désirées.

 

Contexte et constats

 

Comme pour de nombreuses écoles, il a été noté qu’actuellement, 70 % de déplacements vers l’école s’effectuent en voiture, et ce sont principalement les mères qui sont responsables d’aller y porter les enfants. De plus, les principales problématiques identifiées dans les questionnaires distribués aux parents et personnel de l’école ont relevé des problématiques similaires à plusieurs que l’on retrouve un peu partout au Québec, à plus ou moins grande échelle : 

  • la circulation automobile dense autour de l’école, entraînant une congestion et un sentiment d’insécurité;
  • les débarcadères, souvent surchargés durant les heures de pointe, et où les voitures empiètent parfois sur les espaces réservés aux transports scolaires, faisant en sorte que de nombreuses voitures bloquent la circulation pour se stationner en double;
  • le stationnement : le seul stationnement public se situant à 15 minutes de marche, le personnel doit se stationner dans les rues résidentielles, et doit respecter les nombreuses interdictions qui y sont reliés, compliquant grandement les trajets;
  • l’offre du transport en commun insuffisante, à la fois pour la fréquence et la proximité des lignes de transports

 

Les observations ont également permis de recenser d’autres problématiques, dont certaines sont aussi communes avec les autres écoles du secteur :

  • Piètres aménagements pour les déplacements actifs (manque de pistes cyclables sécurisées, aucun support à vélo, etc.)
  • Le temps de transport en commun double le temps de transport en voiture (30 minutes vs 60 minutes) ce qui joue un facteur clé dans le choix de la voiture, souvent pour des raisons de conciliation d’horaires familiaux ou par souci de confort ou d’efficacité.

 

Solutions et plan d’action proposé

Dans le cadre du questionnaire, la communauté de l’école a ciblé quelques solutions pouvant favoriser une mobilité plus durable : l’augmentation de la fréquentation des autobus, le service de transport direct vers les stations de métro, encourager le transport actif, l’ajout de supports à vélos et l’aménagement de pistes cyclables protégées.

 

Dans le cadre de cette recherche, de nombreuses autres solutions ont aussi été répertoriées, touchant principalement :

  • Les services de mobilité (par exemple, les lignes d’autobus X ou les navettes personnalisées)
  • La mobilité intelligente (différents applications de temps réel ou de covoiturage, comme Netlift)
  • Politiques et programmes favorisant les déplacements actifs (compétition amicale entre les écoles, dernier kilomètre “santé”, etc.)
  • Aménagements urbains (sécurisation de certains carrefours, débarcadère communs aux écoles du secteur, stationnements à vélo sécurisés, aire d’attente près de l’école etc.)
  • Sensibilisation et initiatives citoyenne (marches exploratoires, activités auprès des parents et employés, etc.)

 

Parmi ces solutions, cinq d’entre elles ont été recommandées pour leur faciliter d’application à court terme, à coût relativement faible : 

  • Mise en place de supports à vélo
  • Création de plateformes dédiées au covoiturage entre les employés et les parents
  • Mise en place d’un Trottibus 
  • Collaboration avec Netlift pour mieux gérer les déplacements et le stationnement des employés
  • Soutenir des compétitions amicales avec les autres écoles pour favoriser l’activité physique et rendre ludiques les déplacements actifs.

 

La direction de l’école prévoyait présenter les mesures recommandées à l’équipe école au cours de l’année scolaire 2019-2020 afin de voir ce qui peut être mis en place.
 
 

Publié le 27 janvier 2020