Le vélo comme moyen de transport prend une place de plus en plus importante à Montréal. De nombreuses actions incitant les usagers à prendre le vélo, assorties de mesures pour améliorer la qualité de l’expérience ont été mises en place dernièrement. Répertorions-en quelques-unes.
Vélos en libre-service
Les chiffres d’utilisation de BIXI en 2019 en sont la première illustration. Plus de 48 000 membres et 5,7 millions de déplacements ont été effectués par des membres (81%) et des occasionnels (19%), une augmentation de 9 % par rapport à 2018 (avril à octobre).
L’arrivée des vélos à assistance électrique et sans ancrage Jump, encadrée par un règlement spécifique de la Ville de Montréal, démontre également la volonté de la Ville de s’ouvrir à de nouveaux modèles afin de diversifier les options offertes à ses citoyens pour se déplacer en vélo.
Aménagements cyclables
L’aménagement urbain dédié au vélo est un facteur clé pour en favoriser son usage. Plusieurs mesures ont été annoncées dans ce sens dans les derniers mois par la Ville de Montréal, dont la mise en place du Réseau Express Vélo (REV) ainsi que le projet de doubler le nombre de kilomètres de pistes cyclables, dans le cadre du Plan vélo.
Analyse des trajets cyclistes
Le nombre de kilomètres de pistes cyclables n’est toutefois pas le seul enjeu sur lequel nous devons travailler afin de favoriser l’usage du vélo.
Tout d’abord, il faut s’assurer de bien comprendre quels sont les besoins des cyclistes actuellement présents sur les routes, leurs difficultés (sécurité, détours, attentes aux feux, rupture de piste cyclable sur le trajet, etc.) en analysant leurs comportements. Cette analyse fournira un projet juste et éclairant pour prendre les bonnes décisions en matière d’aménagement et de mesures de circulation et répondre à des besoins réels sur le terrain.
C’est la proposition de la start-up française Geovelo, qui opère pour 16 villes en France, pour laquelle nous avons réalisé une étude sur le contexte de la mobilité à vélo à Montréal et des possibilités de développement.
De la même manière, la cohabitation avec les autres modes de transport est un fort enjeu, tant en matière de fluidité des trajets, que de sécurité.
Agir sur la qualité des infrastructures et des services offerts aux cyclistes est nécessaire pour pérenniser et faire grandir la part modale du vélo dans les déplacements, mais pas suffisant pour permettre un véritable transfert modal entre l’autosolo et d’autres modes de déplacements plus actifs ou collectifs.
Il importe donc également de mettre en place des mesures visant la réduction de la place accordée à l’autosolo, car présentement, les transferts de parts modales s’effectuent plutôt entre adeptes des transports collectifs vers le transport actif.
Sécurité
La sécurité est aussi un enjeu important à vélo. D’ailleurs, les intersections et notamment celles où une piste cyclable et un virage sont impliqués sont sujettes à plus d’accidents. Nous avons accompagné une entreprise qui souhaitait mettre en place une expérimentation en testant leur solution aux intersections pour résoudre ce problème, afin de garantir la sécurité des cyclistes et la fluidité du trafic.
Dans le même ordre d’idée, l’exploitation en amont des données cyclistes, comme le propose Geovelo, est une autre solution qui permettrait d’identifier statistiquement les intersections où les comportements traduisent un danger pour le cycliste (freinage d’urgence, déviation de la trajectoire …) et de travailler ainsi sur des solutions spécifiques à chacune d’entre elles.
Autour du trajet en vélo
Un travailleur montréalais sur trois habite à moins de 5 kilomètres de son lieu de travail, soit l’équivalent d’un déplacement d’environ 25 minutes à vélo. Le potentiel du déplacement en vélo pour se rendre au travail est donc immense dans la ville de Montréal. Toutefois, de nombreux freins, avérés ou ressentis, font en sorte que cette option n’en devient pas une pour plusieurs. Pensons au manque de stationnement, au vol de vélo, etc.
De nombreux projets se déploient pour apporter des solutions concrètes qui favorisent l’utilisation du vélo comme moyen de transport exclusif ou comme solution intéressante dans une offre multimodale.
Dans le cadre de l’initiative gouvernementale start-up Québec et du programme Trajet-M, Jalon est porteur d’un appel à projets innovants pour répondre au véritable fléau qu’est le vol de vélo. Plus précisément, Jalon accompagne les entreprises en démarrage imaginant des solutions pour développer et équiper un réseau public, universel et uniforme de stationnements pour vélo, permettant de contrer le vol et de répondre à l’ensemble des besoins des cyclistes montréalais.
Dans le même ordre d’idées, nous accompagnons également une expérimentation pour l’entreprise Vélo-Transit, afin de tester l’opérationnalité et l’efficacité de garages pour vélos électriques, à des points stratégiques du réseau de transports structurants sur la Rive-Nord et la Rive-Sud.
Autre point non négligeable qui est souvent évoqué comme frein : l’accès à des douches ou des vestiaires dignes de ce nom, afin d’arriver frais et dispo au bureau ou à ses rendez-vous d’affaires. La start-up Rinse, que nous soutenons dans le cadre du programme Vitrine synergique financé par le ministère de l’Économie et de l’Innovation (MEI), s’attarde à ce problème en offrant, sur son application mobile, douches et vestiaires via un réseau de partenaires (gymnase, spa, etc.).
Nous soutenons également la start-up Mavélocity qui travaille sur une offre de service complète et personnalisable, du stationnement de vélo, à la douche, en passant par l’entretien des vélos et l’entreposage.
Vélo inclusif
À l’heure où le vélo apparaît comme une solution de mobilité à part entière, durable et plaisante, ne se doit-elle pas d’être également inclusive ? C’est dans cette optique que nous accompagnons la start-up française Benur, qui a développé un vélo à assistance électrique qui se pédale avec les mains, destiné d’abord aux personnes à mobilité réduite, mais qui peut facilement être adapté à tous comme vélo pour le transport de charges, entre autres.
Notre accompagnement réside dans la compréhension du contexte montréalais et la définition d’une expérimentation pour proposer cette solution auprès de partenaires locaux.
Livraison à vélo
Nous avons abordé le vélo comme outil de déplacement de personnes, mais qu’en est-il de son potentiel pour le transport de biens et de marchandises?
L’arrondissement Ville-Marie s’est saisi du sujet par l’entremise du projet pilote Colibri, coordonné par l’équipe de Jalon. Ce projet d’expérimentation, situé sur le site de l’ancienne gare d’autocars de Montréal (boulevard De Maisonneuve Est, entre les rues Berri et Saint-Hubert), vise à minimiser les impacts du dernier kilomètre de livraison par l’utilisation de véhicules de livraison écologique comme des vélos cargos électriques.
Poursuivons la discussion
Jalon propose à des entreprises locales et internationales un programme de soutien pour leur permettre de mieux comprendre les enjeux de mobilité à Montréal, les opportunités ainsi que les partenariats possibles avec l’écosystème.
Vous avez un projet en lien avec la mobilité à vélo ? Contactez-nous afin que nous puissions voir de quelle manière nous pouvons faire avancer votre projet!
